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7. L’anticipation du risque




Il appartient à l’employeur de supprimer ou de réduire les risques professionnels afin d’assurer la sécurité et de protéger les santé physique et mentale des salariés. L’entreprise doit mettre en œuvre les principes de prévention et de précaution c’est l’anticipation du risque (Art L4121 et 5 du code du travail issu de la directive cadre européenne du 12 juin 1989). L’objectif est de renforcer la protection des salariés mais aussi de réduire les coûts économiques et sociaux liés aux maladies professionnelles.

I. Le principe de prévention

Il consiste à anticiper des mesures permettant d’éviter la réalisation du risque et des dommages qui lui sont liés. Le risque est connu.

1. Évolution de la prévention des risques professionnels

La prévention implique une double protection :

Protection de l’intégrité physique des salariés

Protection de la santé mentale des salariés

2. Cadre juridique de la prévention

L’obligation de sécurité de l’employeur est une obligation de résultat*. Il doit mettre en œuvre toutes les mesures de préventions nécessaires afin que les salariés ne soient pas victime d’accident du travail ou de maladie professionnelle (art 6 directive du 12/06/1989 et art L4121.1 code du travail).

*  Obligation selon laquelle le débiteur (ici l’employeur) s’engage à procurer au créancier (ici le salarié) un résultat précis. Lorsque le résultat n’est pas atteint, l’obligation est inexécutée, le débiteur est présumé en faute. Il pourra peut être prouver qu’une faute étrangère a empêché l’exécution (la force majeur, le fait du créancier, du fait d’un tiers).

3. Méthodologie de la prévention / anticipation du risque

En vertu de son obligation de sécurité, de résultat, l’employeur à l’obligation d’élaborer et de tenir à jour un DUER (document unique d’évaluation des risques).
L’Art L4121-1 Code du travail énonce les principes généraux de la prévention :

4. Un droit d’alerte et de retrait en cas de danger grave et imminent

Face à un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé, le salarié à le droit de quitter son poste en avertissent l’employeur du danger. L’exercice du droit de retrait ne peut entraîner ni sanctions ni perte de salaire. Le CHSCT est également tenu d’exercer le droit d’alerte.
L’inspection du travail peut être saisie et pourra imposer la cessation du risque et demander au juge l’application de sanction.

 

II. Le principe de précaution

Contrairement à la prévention qui s’intéresse aux risques avérés, la précaution, forme de prudence dans l’action, s’intéresse aux risques potentiels principalement dans le domaine de l’environnement et de la santé.

1. La Construction juridique

En 2004 : charte de l’environnement
En 2008 : Le conseil constitutionnel confirme la valeur constitutionnelle de la charte de l’environnement et donc du principe de précaution qui s’impose au pouvoir public et aux autorités administratives dans leur domaine de compétences respectif.

Le principe de précaution se place donc au sommet de la hiérarchie des normes

2. Destinataires du principe de précaution

3. Conditions d’application du principe de précaution

4. La démarche de précaution dans l’anticipation du risque

Le principe de précaution est un principe d’action. La gestion de l’incertitude conduit à l’établissement de procédures

Évaluation des risques

L’évaluation des risques est confiée par l’État à des agences ayant le statut d’autorité administratives indépendantes (AAI) comme AFSSA (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments) ou AFSSET (Agence Française de Sécurité Sanitaire de l’environnement et du travail)

La gestion des risques

Les mesures sont proportionnées aux risques :

Les mesures révisables et provisoires :



III. L’obligation de Sécurité

C’est le 3e principes qui permet l’anticipation du risque.

1. Le contenu de l’obligation de sécurité

Art L 221-1 Code de la Consommation (modifié par une ordonnance de 2008)

2. Origine de l’obligation de sécurité

Selon la Cour de Cassation, l’employeur est tenu d’une obligation de sécurité de résultat notamment en ce qui concerne les maladies professionnelles contractées par le salarié du fait des produits fabriqués ou utilisés par l’entreprise, s’il n’exécute pas cette obligation, il commet une faute inexcusable*. Art L452-1 Code Sécurité Sociale : Lorsque l’accident est dû à la faute inexcusable de l’employeur, ou de ceux qu’il s’est substitués dans la direction, la victime ou ses ayant droit ont droit à une indemnisation complémentaire.

*faute inexcusable : c’est lorsque l’employeur a ou aurait dû avoir conscience du danger auquel été exposé le salarié et qu’il n’a pas pris les mesures nécessaires pour l’en préserver.

3. Le rôle des pouvoirs publics

Art L 221-3 Code de la Consommation (modifié en 2004) :

La commission de sécurité des consommateurs est une AAI (autorité administrative indépendante), composé de magistrats, de professionnels, de consommateurs et d’experts. Sa mission est d’informer le public (communiqué de presse, campagne de sensibilisation, fiche de prévention, lettre périodique, rapport annuel, site internet) et de recenser les accidents et les risques de la vie courante.