4. La globalisation financière



La globalisation financière doit permettre une meilleure allocation des ressources financières à l’échelle internationale. Et donc un financement plus efficace des activités. Il devrait en résulter une croissance accrue au niveau mondial. Cependant, la globalisation financière a étendu l’ensemble des risques au niveau mondial. Elle a conduit à une instabilité qui atteint le système financier dans son ensemble et donne naissance à des crises qui se propagent rapidement d’une place à l’autre.

 

1. Définition

Selon le directeur de l’ONC (Roberto Azevêdo) la globalisation financière établie une inter connexion des marchés sur le plan national et international et débouche à terme sur une véritable intégration. Aux États-Unis, sa mise en œuvre a nécessité une libéralisation de toutes les activités financières. En France, la réforme de 1985 a débouché sur la mise en place d’un marché unifié des capitaux.

 

2. Les causes de la globalisation financière

L’accélération de la mondialisation financière dans les années 80 s’explique par la conjonction de plusieurs facteurs :

Les 3 D :

  • Déréglementation des marchés financiers nationaux : suppression du contrôle des changes en 1985, innovation financière (actions, obligations, OPCVM).
  • Décloisonnement des marchés : ouverture des frontières sur le plan externe et éclatement des compartiments des marchés sur le plan interne (aujourd’hui un investisseur qui recherche le meilleur rendement peut passer d’une obligation en € à une action en $).
  • Désintermédiation financière : passage d’une société d’endettement à une économie de marché financier.

 

La politique libérale du Président de la FED (Banque Centrale des USA)
L’institutionnalisation de l’épargne avec les fonds de retraite, fonds de pension, sociétés de fonds mutuels, qui a transformer l’actionnariat des grands groupes.
L’émergence des nouvelles technologies de l’information et de la communication.

 

3. Les effets de la globalisation financière

  • Création d’un vaste marché des capitaux : il met en relation les offreurs (agents à capacité de financement) et les demandeurs (agents à besoin de financement) d’où création d’un marché concurrentiel qui entraîne la baisse des prix et stimule la croissance.
  • Utilisation de l’effet de levier d’endettement : les entreprises s’endettent en émettant des obligations et en payant des taux d’intérêt inférieurs aux taux de rentabilité des capitaux investis.
  • Couverture du risque financier par une multitude d’intervenants (banquiers, assureurs, spéculateurs divers).
  • Meilleure allocation mondiale des ressources aux profits des économies émergentes qui ont pu financer leur développement.

 

4. Bilan de la globalisation financière

  • La titrisation a entraîné la crise des subprimes aux États-Unis.
  • La libéralisation financière a accentué les mouvements de capitaux à court terme qui représentent près de 80% des transactions financières des pays développés et émergeants. Leurs déplacements peuvent déstabiliser l’économie.
  • Les cycles économiques sont amplifiés par le développement des activités boursières
    • En période d’euphorie (hausse des cours) : augmentation de la production, de l’investissement, de l’emploi et de la consommation.
    • En période de chute boursière : crise de change, crise bancaire, moins de crédit, baisse de la croissance, blocage de l’économie.
  • La financiarisation de l’économie a entraîné la déconnexion entre la sphère financière « virtuelle » et la sphère réelle que représente l’économie : seul 1% des transactions journalières sur le marché financier est directement lié au commerce international des marchandises.
  • L’interdépendance des marchés transforme la crise financière en crise systémique (propagation à l’ensemble des pays)